Réputée dans le monde entier pour ses palais antiques, son Grand Canal, sa Place Saint-Marc, et ses gondoles… Venise peut être qualifiée de «hantée» tout aussi facilement que de «magique». En effet, peu de gens savent que cette ville fascinante est littéralement rempli d’endroits qui pourraient faire trembler le plus expérimenté des chasseurs de fantômes ! Même si tous les bâtiments ne sont pas à proprement hantés, vous aurez de quoi faire avec les mystères, légendes et autres événements inexplicables qui entourent la ville. Au cas où vous souhaiteriez vous aussi passer un peu de temps à chasser les fantômes lors de votre visite dans la Cité de l’amour, voici les maisons et lieux les plus effrayants que vous puissiez trouver à Venise.
Sommaire
Poveglia, l’île aux 160 000 fantômes
Située entre Venise et le Lido dans la lagune de Venise, Poveglia est considérée comme l’île la plus hantée d’Europe et l’endroit le plus hanté d’Italie. Fermée aux touristes, elle est connue sous le nom de «l’île interdite». Une célèbre légende raconte qu’un guérisseur (ou une sorcière comme beaucoup le croyaient) maudit l’île, la proclamant comme inhabitable à jamais; et les gens refusèrent d’y vivre !
Au 18ème siècle, l’île était utilisée comme station de quarantaine et cimetière pour les personnes atteintes de la peste et autres maladies infectieuses. Les gens y étaient enterrés, brûlés ou laissés pour mort ! Selon la légende locale, la moitié du sol de l’île est maintenant composée des restes de victimes de la peste qui y sont décédées.
Plus tard, entre 1922 et 1968, l’île abritait également un hôpital pour personnes âgées et malades mentaux. Il est allégué qu’un des médecins de l’asile torturait et faisait des expériences sur des patients dans le clocher, convaincu que les lobotomies constituaient le traitement idéal. On dit qu’il a utilisé des marteaux, des clous, des perceuses et des burins pour torturer les malades. À la fin, le médecin serait devenu fou lui-même – en voyant et entendant peut-être les fantômes de l’île et de ses victimes – et se serait jeté du clocher. Bien que la chute ne l’ait pas immédiatement tué, il succomba à ses blessures peu de temps après. On dit que son fantôme, ceux de ses victimes et des victimes de la peste hantent encore l’île. Un dicton local dit d’ailleurs que «quand un homme maléfique meurt, il se réveille à Poveglia».
Au cours de son histoire, on estime qu’au moins 160 000 personnes sont mortes à Poveglia, ce qui confirme son statut de l’un des endroits du monde où le nombre de morts par mètre carré est le plus élevé. En 2014, un homme d’affaires italien courageux, Luigi Brugnaro, a acheté l’île et envisage de le réaménager.
Le monstre des eaux noires de la Punta della Dogana
La légende raconte qu’une terrible créature ressemblant à un énorme serpent de mer vit dans une grande cavité située sous la Punta della Dogana, le long du Grand Canal à Venise. Apparemment, le monstre n’apparaît que très rarement – les nuits sans lune, lorsque les eaux de Venise deviennent très sombres … Cela pourrait expliquer le nom de « monstre des eaux noires« .
La dernière observation remonte à 1933, lorsque deux pêcheurs de seiche ont juré l’avoir vu s’élever au-dessus de la surface de l’eau et dévorer une mouette entière en une seule bouchée !
Le Ca’Dario, le palais qui tue !
Malgré une façade aux airs de palette multicolore, cet édifice aura distillé plus d’ombre que de lumière sur la ville. En effet, on ne compte plus les mésaventures qui ont frappé les résidents.
Le Ca’Dario est l’une des maisons hantées les plus célèbres au monde et, il est certain que cet endroit mérite totalement sa renommée ! Ca’Dario, un ancien et fascinant palais du Grand Canal, a une histoire terrifiante à raconter. Les habitants de la région l’appellent «la maison sans retour», car tous ceux qui ont possédé, vécu ou été associés à l’immeuble ont connu une fin tragique, que ce soit par des meurtres, des suicides, des accidents ou la faillite..
La chaîne de meurtres a commencé au 15ème siècle lorsque la fille de son premier propriétaire, Giovanni Dario (qui tomba d’ailleurs en disgrâce), s’est suicidée dans la maison après la faillite de son mari et l’assassinat de leur fils en Crète. Après ces trois premiers événements, plus de douze propriétaires du palais sont morts dans des circonstances mystérieuses, notamment des personnalités telles que Kit Lambert (le directeur de The Who) qui s’est suicidé en 1981, Nicoletta Ferrari décédée dans un accident de voiture et l’industriel Raul Gardini qui s’est suicidé dans circonstances suspectes en 1993. Cinq autres propriétaires ont fait faillite et trois d’entre eux ont eu de graves accidents. Le dernier en date concerne le bassiste du groupe The Who, John Entwistle, qui succomba à un infarctus en 2002 ; il était seulement locataire du Ca’Dario.
Au final l’astuce consiste peut-être à ne pas révéler son identité : la société américaine propriétaire du Ca’Dario depuis 2006 a choisi de conserver l’anonymat et jusqu’à présent aucun événement tragique n’est à déplorer.
Le réveil de la sorcière de la Calle della Toletta
Dans la Calle della Toletta, que vous arriviez de l’Académie ou de San Barnaba, donnez un coup d’œil à l’entrée de Calle Seconda della Toletta, à l’angle d’une basse maison jaune : sous la corniche, à hauteur du toit, il y a un vieux réveil. Selon la tradition, le réveil aurait marqué l’heure à laquelle une sorcière qui habitait là accomplissait ses maléfices. A sa mort la maison resta abandonnée pendant plusieurs années car personne ne voulait y habiter, de peur que la sorcière hante les lieux.
Le réveil en cuivre visible aujourd’hui n’est pas l’original, mais le troisième. Selon la tradition, quand il est en panne ou cassé, il doit être immédiatement remplacé car à chaque fois que le réveil a été enlevé, des phénomènes inquiétants se sont manifestés tels que des bruits et des visions, des disparitions d’objets inexplicables, et de petits accidents domestiques.
C’est un barbier, voisin de la sorcière, qui fut à l’origine du premier réveil. Pour faire une blague, il demanda à des ouvriers qui travaillaient sur place de mettre un vieux réveil sur le bâtiment, soi-disant hanté. Lorsque l’horloge fut retirée la première fois, des choses étranges ont commencé à se produire, telles que des visions et des bruits suspects pendant la nuit. Dès que le réveil fut remis à sa place, tout fut rentré dans l’ordre. Des années plus tard, le réveil a été à nouveau retiré pour être restauré. Les événements étranges reprirent, y compris des disparitions inexpliquées d’objets et des accidents survenant autour du site. L’horloge fut à nouveau remise en place et ces événements étranges cessèrent.
Les colonnes de Saint-Marc et de Saint Théodore
Devant l’entrée du Palais des Doges, sur la place Saint-Marc, deux imposantes colonnes dominent le front de mer. L’une est surmontée du lion ailé, emblème traditionnel de Saint-Marc, devenu le symbole de Venise elle-même; l’autre soutient saint Théodore, le premier patron de la ville, avec son dragon. Bien qu’aujourd’hui les colonnes soient une vision glorieuse de la Ville, ce ne fut pas toujours le cas. Avant même d’être érigées sur la place, les colonnes ont eu un début mouvementé, puisque le navire les transportant de Constantinople à Venise chavira, faisant sombrer la troisième colonne, initialement prévue sur la place, dans la mer. Une fois érigées, l’espace entre les deux colonnes « survivantes » a ensuite servi de lieu d’exécution principal à plusieurs centaines de voleurs, ennemis de la République et meurtriers. Encore maintenant, certains Vénitiens superstitieux évitent de marcher entre ces deux colonnes. Ayez donc une petite pensée pour toutes ces victimes lorsque vous ferez votre photo souvenir !
Le fantôme bienveillant du Palazzo Grassi
Les palais du Grand Canal à Venise sont la destination idéale pour toutes celles et ceux qui recherchent des histoires fascinantes et mystérieuses. Il est dit, par exemple, que le palais de Grassi situé sur le Campo San Samuele, et qui abrite désormais la Fondation du milliardaire et collectionneur d’art contemporain François Pinault, est hanté par le fantôme d’une jeune fille qui se serait jetée (ou aurait été jetée) d’un des balcons de la cour du palais après avoir subi un viol.
Les gardiens du palais ont répété à plusieurs reprises avoir entendu quelqu’un les appeler par leur nom, comme si la personne se tenait juste à côté d’eux, murmurant à l’oreille … Lors de la restauration du bâtiment au cours des années 1980, un événement extraordinaire se produisit : un vieux veilleur de nuit marchait dans les couloirs lorsqu’il entendit une voix venant de nulle part, l’appelant et lui ordonnant de s’arrêter; après s’être remis du choc, l’homme alluma sa lampe de poche (car connaissant très bien l’endroit il avait pour habitude de se déplacer dans le noir). Il commença à chercher la personne qui l’avait appelé, mais sans succès. Il remarqua cependant que la voix l’avait arrêté à un pas d’un trou dans le sol que les ouvriers avaient creusé et avaient laissé sans aucune sécurité : le fantôme de Palazzo Grassi, en hurlant, lui avait sauvé la vie !
Un masque pour effrayer le diable
La plupart des églises de Venise ont un clocher (campanile) sur le côté. Lorsque la cloche sonne, cela signifie le début ou la fin de la journée de travail. Souvent, un visage était sculpté au-dessus des portes de ces clochers. Mais parfois, des êtres plus grotesques étaient utilisés pour éloigner le diable qui voulait entrer et sonner la cloche. Le masque le plus grotesque se trouve à l’église Santa Maria Formosa dans le quartier de Castello. La tour fait plus de 40 mètres de haut et a été reconstruite en 1678. Le visage, dessiné par le prêtre Federico Zucconi, était très célèbre à l’époque de sa construction. Une série de mystères entourent ce masque. Certains disent qu’il hurle la nuit quand le diable s’approche. D’autres disent que c’était autrefois un démon transformé en pierre et sculpté sur le côté de l’église pour effrayer les autres démons qui passaient. De nombreux habitants ont déclaré avoir vu les yeux du masque se retourner, mais c’est peut-être l’effet du vin vénitien en fin de soirée.
Le fantôme de la femme de Marco Polo
Pendant son séjour en Chine, le célèbre marchand vénitien Marco Polo tomba amoureux de la fille d’un grand empereur et l’épousa. Il la ramena à Venise avec lui. Cependant, elle ne se sentit jamais chez elle dans cette ville, notamment en raison de la jalousie des sœurs de son mari qui, lorsqu’il fut fait prisonnier par les Génois lors de la bataille de Layas, lui dirent qu’il était mort. Ne supportant pas le chagrin, elle mit le feu à ses habits et se jeta dans le canal situé en contrebas de la maison. C’est ici que parfois on peut voir une figure blanche flotter dans l’air ou entendre un chant suave d’origine orientale. Lors de travaux de terrassement des fondations du théâtre Malibran (construit sur l’ancienne demeure des Polo), les restes d’une femme asiatique ont été retrouvés, enterrés avec des objets d’origine chinoise. On ignore encore s’il s’agissait bien de la femme de Polo.
Le noyé du Campiello del Remer
À la fin du 16ème siècle, un noble nommé Fosco Loredan tomba amoureux et se maria avec la nièce du Doge, Elena. Loredan était malheureusement un homme terriblement jaloux et qui finit par accuser son épouse d’adultère (ce qu’elle aura toujours nié). Il la chassa de chez eux avec une épée et finit par la décapiter devant le Doge lui-même. En guise de punition, le Doge ordonna à Loredan de porter le corps de sa femme morte au pape, à Rome, pour demander pardon. Le pape refusa de le voir. Loredan retourna alors à Venise et, désemparé, se jeta dans la Lagune. Son fantôme pourrait toujours être vu au Campiello del Remer du Grand Canal, sortant de l’eau avec la tête de sa femme.
Le boucher de Santa Croce
Tous les arrêts du vaporetto numéro 1, le long du Grand Canal, portent le nom d’une église ou d’un monument important, à l’exception de celui de Riva de Biasio. Qui était Biasio?
À l’époque de la République Sérénissime (15ème siècle), sur cette partie du rivage se trouvait la boutique de Biasio Cargnio, célèbre pour ses saucisses et ses plats de viande en sauce. Un jour, un ouvrier trouva dans son ragoût de viande une petite partie d’un doigt humain et appela immédiatement la police. En se rendant dans l’arrière boutique du boucher-charcutier, la police trouva un nombre important de restes de corps d’enfants tués par ce monstre, afin, disait-il, de donner plus de goût à ses sauces. Biasio avoua, mais les autorités ne surent jamais réellement combien d’enfants étaient morts ni comment il les avaient obtenus.
Le tueur en série fut traîné par un cheval jusqu’à la prison où on lui coupa les mains, puis a fut torturé et décapité sur la place Saint-Marc. Sa maison et son magasin ont, à la suite de cela, été détruits, mais le nom de Biasio a été maintenu dans l’imaginaire collectif et c’est encore le cas de nos jours lorsque vous montez à bord d’un vaporetto ou en descendez.
Les marchands maudits du Palazzo Mastelli
Méfiez-vous des vieilles dames lors de votre voyage à Venise, elles risquent de vous jeter un sort si vous les mettez en colère ! C’est ce qui est arrivé à trois riches marchands, Rioba, Afani et Sandi, vers 1100 après J.C., lorsqu’ils ont essayé de vendre un tissu de mauvaise qualité à une dame vénitienne à un prix très élevé. Après avoir découvert la fraude, elle maudit l’argent qu’elle leur avait donné et lorsque les trois criminels touchèrent ce dernier, ils se transformèrent aussitôt en statues de pierre… Vous pouvez les admirer aujourd’hui sur la place, Campo dei Mori, juste derrière le palais. La quatrième sculpture, près du chameau, serait celle de leur serviteur.
Le Casino degli Spiriti, la maison des esprits
Le Casino degli Spiriti, est situé le long de la Fondamenta Gasparo Contarini à Cannaregio. En fait, il s’agit de l’annexe du Palazzo Contarini dal Zaffo, propriété de Joseph Contarini au 16ème siècle, célèbre cardinal et mécène.
Le Casino degli Spiriti (littéralement la maison des esprits), ainsi nommé parce qu’il était considéré comme un lieu de rencontre pour les esprits agités, a toujours été considéré comme un lieu maudit. Il y a des histoires sur de nombreuses sectes religieuses qui sont venues ici pour invoquer des esprits et des démons, ainsi qu’une légende sur le fantôme de Luzzo. Luzzo était un célèbre peintre du 16ème siècle qui s’est suicidé dans cette maison à cause de son amour non partagé pour Cecilia, l’amante de son ami peintre Giorgione. On dit que le fantôme se promène encore dans le palais, criant son amour impossible !
Le dernier événement qui a fait la triste « renommée » de cet endroit est plus récent. Dans les années 1950, une jeune femme, Linda Cimetta, a été tuée, découpée en morceaux, enfermée dans un coffre et plongée dans la Lagune. Le corps n’a été découvert que de nombreuses années plus tard. À partir de ce moment, les pêcheurs vénitiens n’osèrent plus naviguer ou pêcher sur ces eaux.
La plupart des rumeurs sur le bâtiment sont probablement dues à son emplacement isolé et au bruit du remous combiné au sifflement du vent hivernal qui ressemble à un hurlement lugubre. Aujourd’hui, la propriété est divisée entre deux institutions religieuses et vous pouvez demander au concierge de visiter le magnifique jardin.
Le pont du diable de Torcello
Sur l’île lointaine vénitienne de Torcello se trouve un pont de pierre qui traverse un canal. Il porte le nom étrange de « pont du diable» (Ponte del Diavolo). On pense qu’une jeune femme est tombée amoureuse d’un soldat autrichien durant la domination Autrichienne de Venise. Le soldat fut tué par sa famille qui n’approuvait pas cette relation. La jeune fille fut tellement attristée et désemparée qu’elle demanda l’aide d’une sorcière, qui ramena à la vie le soldat sur ce pont. En retour, chaque réveillon de Noël pendant sept ans, la jeune fille devait amener à la sorcière un bébé qui venait de mourir. On dit que le diable lui-même vient sur le pont chaque veille de Noël à la recherche de l’âme des bébés décédés. D’ailleurs, un certain nombre de personnes ont cru voir une apparition fantomatique glisser sur le pont la veille de Noël, à la fin des années 1990.
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