Les histoires sombres et mystérieuses du vieux Bordeaux

La tradition l’affirme, c’est sur l’autel de la Basilique Saint-Seurin que Charlemagne aurait déposé l’olifant de Roland, le preux chevalier mort à Roncevaux et enseveli à Blaye.

Pour mémoire, l’histoire se passait en 788, suite à l’infâme trahison de Ganelon son beau-père, Roland dut faire face à l’embuscade tendue par les Sarrasins au col de Roncevaux. Refusant de sonner de son olifant (cor de guerre et de chasse) pour appeler Charlemagne à la rescousse, le preux Roland, après avoir ouvert la fameuse « brèche de Roland » en lançant son épée légendaire, « Durandal », va périr au combat. Charlemagne faisant demi-tour va détruire l’armée sarrasine et récupérer l’Olifant de Roland.

La légende de l’olifant rempli d’or sur l’autel de l’église, a bien évidemment attiré la foule des pèlerins de l’époque et a donné à l’église de Saint-Seurin le statut de basilique.
Ce cor mythique disparu mystérieusement de la basilique peu avant la Révolution.

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Le Palais Gallien est le seul vestige encore visible de l’antique ville gallo-romaine, Burdigala. Son nom est trompeur, car le Palais Gallien n’avait en réalité rien d’un palais, puisqu’il s’agissait d’un amphithéâtre romain, construit au 2^ème siècle, où se déroulaient des combats de fauves et de gladiateurs. De forme elliptique et mesurant 130 mètres sur 110 mètres, il pouvait accueillir jusqu’à 22 000 spectateurs.

La légende nous dit que sorciers et sorcières volaient dans les airs, jusqu’au Palais Gallien, pour se rassembler dans la nuit. Ils participaient au Sabbat, une cérémonie présidée par le Diable, représenté par un bouc, au cours de laquelle ils adoraient le Démon et reniaient la foi chrétienne. Le Sabbat se terminait par une « orgie » générale où les sorciers s’accouplaient avec les démons succubes (littéralement « celle qui se couchent dessous ») et les sorcières avec les démons incubes (celui qui se couche dessus). S’en suivait alors un grand festin où de jeunes enfants étaient sacrifiés et dévoraient. Lors de ces cérémonies les sorcières fabriquaient également des poisons censés donner la mort aux gens et aux cultures.

Au cours du Moyen-Age, et jusqu’à la Révolution (où on le transforma en carrière publique), les ruines, isolées au milieu des vignes du Palais, auront mauvaise réputation. On y organisait des duels, des courses de taureaux, et truands et prostituées s’y donnaient rendez-vous. La prostitution régna en ces lieux jusqu’en 1786.

Anecdote amusante, il y avait un monastère dans une des rues qui menait au palais. Pour éviter que les moines aient des pensées « impures », le monastère acheta toutes les maisons voisines et rebaptisa la « Rue Putoye » (qui faisait clairement référence aux prostituées qui officiaient dans les ruines) en « Rue Saint-Fort« .

Une autre légende voulait que les ruines du Palais renferment un trésor. En 1626, un cabaretier présenta une demande pour faire de grande fouilles sous les ruines ; il ne mettra à jour que des tessons de céramique et quelques pièces de monnaie.

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Au Moyen Age, c’est à l’angle des rues Judaïque et du Palais-Gallien (sur l’actuelle place Gambetta), que se trouvaient la Chapelle Saint-Ladre (Saint-Lazare) et son réclusoir (cellule, situées à l’entrée des villes, où se retiraient des recluses).

En ce temps-là le phénomène des recluses était monnaie courante. Chaque grande ville en possédait une : Bordeaux en a même dénombré trois au 13^ème siècle. La recluse (ou le reclus, car il pouvait s’agir d’homme également) était une personne, généralement pauvre et/ou veuve qui consentait à vivre séquestrée dans une petite cellule et n’en sortait qu’une fois morte. La Recluse était là pour prier Dieu, afin d’épargner la ville des guerres, famines et épidémies. Les habitants de l’époque y voyaient une protection surnaturelle. Les conditions de vie de la recluse étaient très dures : sa loge était très étroite, envahie par le froid et l’humidité et elle n’avait de nourriture que ce qu’on voulait bien lui porter. La recluse s’infligeait donc une lente torture solitaire exigeant assurément une foi profonde et austère pour aller jusqu’à l’abandon de soi en vue d’une mort sainte et désirée.

La chapelle et son reclusoir furent détruits en 1452 par le Comte anglais John Talbot lors du siège de la Ville.

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C’est au matin du 23 octobre 1793, place Nationale (actuelle place Gambetta) qu’est installée la première guillotine de Bordeaux. Elle sera en service pendant 10 mois, offrant un spectacle sordide quasi quotidien aux habitants. Sur cette place, près de 300 personnes vont être décapitées : riches, pauvres, laïcs, religieux, nobles, députés, citoyens ordinaires… elle n’épargnera aucune catégorie.

A la fin du 18ème siècle et au début du 19ème siècle elle est déplacée sur la place extérieure des Salinières (actuelle place de Bir Hakeim) pour exécuter les droits communs. Mais les travaux de construction du pont de pierre rendent rapidement les exécutions impossibles et elle sera installée sur la place d’Aquitaine (place de la Victoire) en 1806.

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En 1840, la condamnation de Pierre-Vincent Eliçabide, auteur d’un triple meurtre, attire près de 40 000 personnes. Puis en 1875, après le décret Crémieux, qui veut faire disparaître le côté « spectacle » du châtiment, la machine émigre place du repos (aujourd’hui place Gaviniès), plus près du Fort du Hâ où sont emprisonnés les condamnés, mais aussi plus proche du cimetière de la Chartreuse.

Au 20ème siècle, la guillotine termine son périple bordelais à la maison d’arrêt du Hâ, dans le centre-ville.

La dernière exécution publique à Bordeaux eu lieu le 23 novembre 1933 (exécution de Pierre Delafet, agriculteur qui assassinat 6 personnes de sa famille).
La dernière exécution – non publique – eu lieu le 21 juin 1960; 17 ans avant la dernière utilisation de la guillotine en France, à Marseille.

En 167 ans, le couperet tombera 372 fois à Bordeaux. La plus forte activité sanglante s’est déroulée durant la période révolutionnaire avec 292 exécutions en 1793 et 1794.

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Le nom de « Vieille Tour «  rappelle l’ancienne tour romaine, située à l’angle des côtés nord et ouest de la Ville, qui exista jusqu’en 1812.

Au 14^ème siècle, il y avait dans la rue du Canon (aujourd’hui rue de la Vieille Tour), une tour qui possédait à son sommet un canon qui n’avait d’autre utilité que d’annoncer le couvre-feu ou l’arrivée d’un ennemi. Mais un jour un dragon monstrueux s’empara de la tour. On raconta qu’il dévorait les enfants et menaçait les habitants de Bordeaux de souffler la peste, voire même le choléra s’ils ne lui apportaient pas tous les dimanches un jeune homme ou une jeune fille de 15 à 20 ans, ainsi qu’une panière de légumes et des herbes aromatiques. Durant plusieurs mois les bordelais s’exécutèrent pour sauver leur ville, offrants leurs enfants à cette bête.

Mais un dimanche, une certaine Nicolette, fort jolie et fort intelligente, fut désignée pour entrer dans la Tour du Dragon. Cette fille de laboureur réussit à parler au dragon et à garder temporairement la vie sauve, après lui avoir promis le meilleur vin et la meilleure nourriture de Bordeaux. Grâce aux effets du vin mais aussi à son charme et à son intelligence, elle découvrit que le dragon n’avait peur de rien sauf d’une chose, dont il se moquait, car trop loin de Bordeaux pour l’atteindre : la crosse de Saint-Martial, bâton pastoral doué de pouvoirs miraculeux, que le Pape Saint-Pierre avait remis il y a bien longtemps à Martial avant de l’envoyer convertir l’Aquitaine, et qui reposait depuis des années dans la Cathédrale de Limoges.

Douze jurats de Bordeaux furent envoyés à Limoges pour négocier l’emprunt du fameux bâton de Saint Martial, six furent retenus en otage pour garantir l’emprunt et le bâton de Saint Martial arriva enfin à Bordeaux. Dès que le bâton toucha la tour, la bête effrayée en jaillit dans un bruit de tonnerre et sauta dans la Garonne où il fut englouti pour toujours dans une pluie de flamme. On vit alors la belle Nicolette sortir de la tour et elle fut aussitôt demandée en mariage par un riche et beau seigneur de la région.

La triste fin de l’histoire nous apprend que les bordelais ayant eu connaissance des autres pouvoirs magiques de la Crosse de Saint Martial, notamment de sa capacité à faire venir la pluie, décidèrent de conserver la relique dans la basilique Saint-Seurin (le bâton a disparu depuis la Révolution). Quant aux otages, la légende nous dit qu’ils n’étaient pas des jurats mais en fait de pauvres hères (hommes sans mérite) payés pour cette mission et que devant le refus bordelais de rendre la crosse, ils furent ensevelis jusqu’au cou et massacrés sur une place de Limoges (d’ailleurs, pendant longtemps, place des Lions à Limoges, on a vu six têtes de pierre représentant ces six personnages).

D’où vient cette légende ?
A cette époque Bordeaux était aux mains des anglais, c’était même la capitale de l’Aquitaine. En haut de la Tour, en plus de la sentinelle et du canon, flottait l’étendard à deux léopards, symbole de la domination anglo-normande. Le peuple avait donné aux léopards qui ornaient ce drapeau le nom qu’on appliquait alors à tous les animaux inconnus : « la bête » puis « le dragon« , qui était le monstre bestial par excellence. C’est donc ce drapeau qui, terrorisant les habitants du Moyen Âge, inspira cette légende.

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The Houses Of Parliament est un pub anglais, ouvert depuis 2003, au cœur du vieux Bordeaux. Selon le guide du Bordeaux Ghost Tour, certains employés parlent de phénomènes de poltergeist et apparitions étranges se déroulant dès la fermeture du bar. On verrait apparaître, puis disparaître, une femme habillée de vêtements violet dans un miroir et un homme serait endormi dans le sofa de la salle de billard, mais dès qu’un serveur vient pour le réveiller il se volatilise. On raconte également que les caisses des bouteilles et des chaises se déplaceraient toutes seules…

Le seule chose que l’on sait c’est que certaines parties du pub aurait plus de 300 ans. L’alcove à gauche du pub abritait un ancien puits qui a depuis été rebouché.

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Un soir d’été, une cycliste percuta violemment un homme en soutane blanche devant le portail sud de la cathédrale. Lorsqu’elle se releva et se retourna pour aborder l’homme qu’elle avait percuté, ce dernier avait disparu. La cycliste raconte avoir ressenti un froid glacial en percutant cet homme, elle est persuadée d’être rentrée en contact d’un fantôme. Quelques temps après, plusieurs témoins affirment (toujours selon le guide du Bordeaux Ghost Tour) également avoir vu un homme, ressemblant à un moine (dominicain au vu de sa robe), déambuler devant le portail sud.

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Des SDF racontent aussi qu’à cet endroit, leurs chiens devenaient fous et aboyer constamment, sans raison, jour et nuit. Alors ont-ils perçu eux aussi cette mystérieuse présence ?

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Les faits se déroulent en mai 1603. En ce temps-là, on affirme que plusieurs enfants ont été blessés, tués, voire même mangés par une « chose » ressemblant à un loup. L’auteur de ces actes se fait vite connaitre, puisque Jean Grenier d’Aquitaine, jeune homme de 14 ans, se vante d’en être l’auteur et d’être un loup-garou. Il racontait qu’il tenait son pouvoir d’une peau de loup qui lui permettait de se transformer en une de ces créatures lorsqu’il la revêtait.

Très vite attrapé par la justice, le jeune Jean fut condamné à être pendu, étranglé, puis brûlé ; mais pour les médecins Jean était surtout un simple d’esprit et un mythomane, plus qu’un loup-garou. Il fut donc enfermé jusqu’à sa mort, en 1610, dans le couvent des Cordeliers (rue de l’Observance) pour y être éduqué et servir les mendiants. Jean devint vite l’attraction de la ville car bon nombre de gens allaient le visiter comme une bête de foire. Quand le démonologue et juge de Bordeaux, Pierre de Lancre, lui rendit visite, il rapporta dans ses écrits que Jean, très squelettique, ne se déplaçait qu’à quatre pattes, hurlait comme un loup et refuser de se nourrir normalement, préférant dévorer des immondices au sol. Ses ongles recourbés ressemblaient à des griffes et ses dents étaient longues et acérées. Jean resta convaincu d’être un loup garou jusqu’à sa mort.

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Au 12^ème siècle, sur l’actuelle place Fernand Lafargue (ancienne place du marché) se dressait le pilori où l’on exposait les condamnés. C’est sur cette place qu’officiait principalement le bourreau. Les exécutions capitales avaient lieu devant le palais de l’Ombrière (Place du Palais) où le gibet et le bûcher étaient en bonne place. Pour les pendaisons, la sentence était le plus souvent exécutée sur les lieux du crime.

Le bourreau, appelé aussi le Pendard ou « Roy des Arlots« , était une personne à la fois crainte et respectée par l’opinion publique : on ne le touchait pas et on ne lui parlait pas ! Il était en charge de l’exécution des peines et de l’inspection des lieux de prostitution; il avait autorité sur les filles perdues. Il était généralement choisi parmi les criminels et était alors gracié pour un temps, mais devait prêter serment de ne jamais sortir de son domicile, (qu’on lui offrait et qui était situé en dehors de la ville) sans être vêtu de l’habit spécifique (manteau bleu et jaune marqué d’une échelle et d’une potence) fourni par le Conseil de la Ville. Le bourreau gagnait sa vie en récoltant l’argent qu’on lui jetait à terre lors de l’exécution des peines. Son salaire variait en fonction des supplices infligés, car chaque supplice avait son tarif :

• le voleur avait les oreilles coupées,
• l’empoisonneur, l’hérétique et la sorcière étaient brûlés vifs,
• le blasphémateur avait la langue percée,
• le faux-monnayeur était bouilli vif,
• le mendiant qui fait du mal à un enfant, était traîné dans toute la ville par un cheval,
• les amants adultérins avaient le corps marqué au fer rouge,
• le meurtrier était enterrés vif avec sa victime,
• la prostituée tenant de mauvais propos, était condamnée à une amende de dix sols et, à défaut de paiement, on la plongeait trois fois dans l’eau de la Garonne : on « baignait la maquerelle« . 

Le bourreau était en constante représentation, et devait assurer le spectacle. Si le public considérait que le supplice infligé n’avait pas été bien réalisé, ou avait été réalisé trop vite, le bourreau était exécuté sur place par son successeur.

Le saviez-vous ? Au Moyen Âge, le jour des exécutions publiques, le boulanger réservait un pain pour le bourreau en le retournant. De ce fait, tout le monde savait que ce pain lui était réservé, et personne n’y touchait. Retourner le pain c’est donc attirer le bourreau (et par extension le diable) chez soi… ça porte malheur !

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En juillet 1790 est promulguée la Constitution civile du Clergé, qui soumet l’Église catholique au pouvoir civil, ainsi que le serment à la Constitution civile. Évidemment seuls les ecclésiastiques qui prêteraient serment de fidélité à la Constitution pourraient continuer d’exercer leur ministère pastoral et recevoir un traitement. Or à la grande surprises des députés, seulement 26 des 179 évêques acceptèrent de prêter serment. Dans certaines grandes villes de Provinces, les sans-culottes se déchaînèrent contre la prêtraille, notamment à Bordeaux où, le 15 juillet 1792, ils assassinèrent les abbés Langoiran et Dupuy.

L’abbé Langoiran, chef des réfractaires en Gironde, faisait depuis longtemps l’objet d’hostilité de la part des milieux constitutionnels et révolutionnaires qui réclamaient sa tête. Soucieux d’éviter les provocations l’abbé Langoiran quitta Bordeaux et se réfugia à Caudéran, en compagnie du Père Pannetier et de l’abbé Louis Dupuy. Ils furent découverts le 14 juillet et immédiatement arrêtés et remis « aux bons soins des patriotes« . Le 15 juillet, ils furent transférés au siège du département, l’actuel Hôtel de Ville. Saisis par la populace, les abbés Langoiran et Dupuy furent sauvagement massacrés sur le perron et la tête de Langoiran fut promenée sur une pique à travers la ville de 20h à 2h le lendemain. Le Père Pannetier s’échappa miraculeusement.
Ce double meurtre annonça une vague de violence sans précédent. Il correspond aux mesures que l’Assemblée législative prenait alors contre le catholicisme, puisque le 17 août 1792, elle décrétait « l’extinction absolue de la vie monacale », afin de « dissiper les restes du fanatisme« .

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A la tombée de la nuit, les voisins du 87, Rue de l’Abbé de l’Epée (ancien commissariat Castéja) entendent des cris et bruits étranges sortant des sous-sols des bâtiments, alors que ces derniers sont totalement vides depuis quelques années. Rappelons que le site Castéja a eu plusieurs vies : construit en 1870 pour accueillir l’institution pour les sourdes et muettes, il a ensuite abrité un hôpital militaire avec une morgue en sous-sol, puis le commissariat central jusqu’en 2004. Depuis 2016, Castéjà fait l’objet de fouilles qui ont abouti à la découverte d’une nécropole antique qualifiée d’extraordinaire par les spécialistes. Connaissant le passé de ces bâtiments, et le nombre de morts qu’il y a eu en ses lieux, il n’est donc peut être pas si étrange d’être le témoin de phénomènes inexpliqués…  

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Nous sommes au 14^ème siècle, à l’angle des rues des Augustins, du Mirail et Gratiolet se trouvait un puits où les habitants venaient puiser l’eau du quartier. Un jour, en lançant son seau comme à son habitude, l’un d’eux entendit un bruit étrange au fond de l’eau. En se penchant pour voir d’où provenait ce bruit, l’homme vît deux yeux de reptiles et tomba raide mort au fond du puits… Le puits était habité par un serpent d’eau effroyable venu de Touraine : le basilic.

Trop curieuses, quelques habitantes du quartier périrent à leur tour d’un simple regard sur le rebord du puits. Les villageois tentèrent en vain de déloger la bête, jusqu’à l’arrivée miraculeuse d’un soldat qui revenait d’Egypte et qui annonça à la foule qu’il avait le secret pour terrasser le serpent.

A l’aide d’une corde il fit descendre un miroir au fond du puits (on raconte aussi que le soldat descendit dans le puits avec une simple pièce de métal, polie comme un miroir) et, dès que la bête croisa son propre regard dans le miroir elle mourut sur le coup.

La vie put reprendre son cours normal et la rue du puits, en souvenir de cet événement légendaire, fut désormais connue sous le nom de rue du Mirail (« Mirailh ») qui signifie  miroir en gascon.

LE SAVIEZ-VOUS ? Les basilics sont des créatures hybrides à corps de serpent et tête de coq, affublés d’ailes. Né d’un œuf de coq âgé entre 7 et 14 ans, et couvés par un crapaud sous un alignement particulier de l’étoile Sirius, ils sont les héritiers des Gorgones antiques. Croiser leur regard provoque une mort immédiate. Leur renvoyer leur propre regard les terrasse, tandis-que leur faire entendre le chant du coq les effraie.

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SOURCES :
● « Contes et Légendes du Vieux Bordeaux » par Michel Colle, Editions Pimientos, 2014.
● Guide du Bordeaux Ghost Tour.

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